De fortes averses troublent la quiétude des Verts Terrils durant le trajet de Cadenet à Oppède. Le ciel est chargé de gros nuages noirs, ce n'était pourtant pas le temps annoncé par la météo.
Arrivés au parking Sainte Cécile, Gilles, optimiste, nous rassure. Le vent va se lever.
Effectivement, dès le début de la ballade dans les Jardins de Sainte Cécile, anciennes terrasses de cultures, le vent se lève et balaye les vilains nuages. Nous avons
une superbe vue sur le Mont Ventoux enneigé portant un beau chapeau. Attention, s'il ne quitte pas son chapeau d'ici ce soir, ce sera mauvais dimanche..., paroles d'évan Gilles ! Nous montons jusqu'au point de vue sur Oppède le Vieux accroché à son éperon rocheux. Véritable crèche grandeur nature sur laquelle nous tenterions volontiers de poser les santons. Nous le visiterons au retour. Nous empruntons le sentier des Vignerons qui traverse hameaux, vignes et oliveraies. Belles propriétés, cabanons améliorés et cabanons anciens se succèdent.
Les Vaudois ont vécu et souffert là. Ils se sont installés sur ces terres à partir de 1399. Paysans piémontais, ils sont réputés pour leur intégrité, leur pureté de mœurs, leur courage au labeur. De nombreuses familles viennent des diocèses de Turin et Embrun. Ils pratiquent leur religion en cachette, dans leurs maisons qui communiquent toutes par une porte. En 1540, ils font l'objet d'une condamnation par l'Edit de Mérindol et en 1545, les persécutions sont déclenchées par le Baron Jean Maynier d'Oppède président du Parlement d'Aix. Les villages sont pillés, les hommes massacrés, torturés, les femmes et les enfants violés puis tués. Les détails de cette longue épopée nous ont été donnés par Gilles féru d'histoire, lui-même d'origine vaudoise, tout au long de cette magnifique randonnée.
Nous montons dans la forêt colorée et odorante afin de découvrir un trésor... Le repas est à ce prix ! Nous découvrons dans un nid douillet une bâtisse qui n'est ni un cabanon, ni une chapelle, qui semble très ancienne et dont l'étage parait avoir été rajouté. On trouve un puits très profond devant la porte, une table en pierre à l'intérieur et un écusson inconnu au-dessus de l'entrée. C'est un endroit mystérieux. Les desserts terminés, nous écoutons Gilles pour une dernière explication sur le massacre des Vaudois et ne tardons pas à repartir, le froid se fait sentir...
Le sentier pour le vieux village d'Oppède se perd dans le bois, il est traversé de nombreuses racines, il monte, il descend, il remonte... Un peu d'exercice fait du bien ! Nous arrivons bientôt sur le Chemin du Tombereau, caladé, humide et glissant, plus facile à la montée qu'à la descente. Le centre du vieil Oppède est tranquille, il se repose des visites touristiques de l'été. Nous passons sous le porche et grimpons jusqu'à la collégiale du XVIe S, Notre Dame d'Alidon, seul monument qui ne soit pas en ruines et dont la restauration est en cours, qui domine la plaine et les monts de Vaucluse. L'ancien château médiéval et la tour sont en ruines, le tremblement de terre de 1731 et les pillages des révolutionnaires en 1793 ne les ont pas épargnés. Peu de maisons autour de la place sont encore habitées, le nouveau village s'est reconstruit plus bas.
Nous aimerions bien flâner encore un peu mais la nuit tombe vite et le froid nous pénètre.
Il est temps de retrouver la chaleur des voitures. Ce fut une excellente journée au rythme de la bonne humeur .
Merci Gilles per questa bellissima giornata !
Le 11 novembre 2016
Michelle S
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