Aujourd'hui on ne fait pas dans la dentelle, on y va...
Samedi 9 juin, nous nous retrouvons à Beaumes de Venise sur la place du marché où il n'y a pas de marché. C'est le mardi, parfait pour nos voitures !
Le village est situé au pied du plateau de Courens et dominé par
les ruines du château féodal de Durban datant du 12eS. Son nom vient des nombreuses grottes ou baumes qui sont creusées dans la roche et Venise est lié au fait qu'il était dans le Comtat Vénaissin, terre papale de 1229 à 1791. Nous entrons dans l'église paroissiale St Nazaire du 16eS puis poursuivons dans les petites rues en calades. Nous cherchons désespérément comment accéder aux ruines du château. Pas par ces ruelles, nous déconseille une habitante qui à mon avis ne tenait pas à ce que 25 personnes déambulent devant sa porte... Pas non plus par le sentier verdoyant et agréable qui longe le pied des murailles mais ne remonte jamais. Nous descendons donc et nous contentons de les voir depuis les vignes qui s'étendent en bas. Il contrôlait l'ancien chemin qui menait de Carpentras à Vaison par l'ouest des Dentelles. Les grottes sont derrière les vignes, nous croisons un sympathique vigneron qui nous fait visiter « la sienne ». Il la remet en état, creuse la terre qui l'a envahie et compte l'aménager. Ce sont de grandes baumes qui abritaient de nombreuses familles lors des invasions. Elles datent du néolithique. Nous continuons sur le plateau, qui devant, qui derrière, qui avance, qui revient, un peu dispersés !!! Nous dominons le village et continuons dans la forêt qui nous protège du soleil et de la chaleur écrasante. Soudain, à l'orée du bois et au bout des rangées de vignes, nous découvrons avec merveille la chapelle St Hilaire, un joyau du 6eS.
A une altitude de 287m, elle se détache dans le bleu du ciel, dominant les vignobles riches et connus de la région. Après avoir servi de refuge lors des invasions, elle fut dévastée et incendiée par les sarrasins au 8eS et restaurée au 12eS par quelques moines sous la protection des seigneurs de Durban. Abandonnée depuis des siècles, elle est actuellement restaurée par les amis de la chapelle qui ont embauché deux jeunes compagnons du tour de France tailleurs de pierre de haute compétence (et ça se voit...). Les amoureux du patrimoine peuvent bénévolement participer à l'action de sauvetage.
C'est le lieu idéal pour la photo de groupe et le pique-nique ; table et bancs en pierre nous accueillent à l'ombre des arbres.
Avant de repartir nous profitons du superbe panorama sur les vignobles qui produisent un excellent vin. Nous descendons vers un petit ruisseau auprès duquel nous trouvons un havre de fraîcheur qui nous ravigote. Nous longeons ensuite le canal de Carpentras, long de 69 km auxquels s'ajoutent 725 km de canaux essentiellement dans le département du Vaucluse. Cela valut à son fondateur Louis Giraud d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur par Napoléon III. Nous arrivons à la chapelle Notre Dame d'Aubune située juste en-dessous de St Hilaire. Son clocher carré date du 12eS et elle possède un jardin de plantes aromatiques et médicinales. Elle est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1910.
Nous arrivons au parking. Jérôme, que nous avons croisé le matin et qui nous a invité à aller déguster son vin chez lui, vient nous chercher et nous guide jusqu'au domaine Lenita. Nous goûtons à tout, vin blanc, rosé, rouge (hic!!), huile d'olive, confiture de figues, produits de beauté. Très sympas ces jeunes, ils méritent de réussir...
Direction ensuite le gîte des Dentelles à Gigondas pour une bonne douche et un repas délicieux, râble farci de lapin succulent, ratatouille extra, crème caramel parfaite. C'était copieux mais rien n'est resté dans les assiettes... !
Petit tour dans le charmant village aux belles maisons en pierre, rues en calade qui montent jusqu'à l'église paroissiale Ste Catherine avec sa façade du 14eS illuminée et de là-haut une vue plongeante sur les toits de Gigondas.
Il faut songer à se coucher, demain nous faisons le tour des Dentelles et devons être en forme.
Dimanche 10 juin, tout le monde se lève à 7h, douche rapide et petit déjeuner copieux. La nuit a été calme et bénéfique ; nous refaisons nos bagages, les Champsaurins nous ont rejoint.
Les Dentelles de Montmirail (mons mirabilis, mont admirable) sont tout près de Gigondas, nous quittons les voitures sur le grand parking et les admirons avant de commencer la rando. Il fait moins chaud que la veille, le ciel est voilé, un petit vent frais souffle. Nous passons devant la fontaine de Tonin, l'eau est froide, nous l'apprécierons sûrement au retour. La large piste monte régulièrement au-dessus des vignes, nous dominons la vaste plaine et les Cévennes montrent leurs sommets à l'horizon. Derrière nous s'étend la crête des Dentelles chaîne de montagne de 8 km de long qui marque la limite occidentale des monts de Vaucluse. Elle est réputée dans le monde entier pour ses parois d'escalade. Les falaises calcaires et les crêtes nous fascinent. Leur point culminant, la crête de St Amand, s'élève à 730 m. Le phénomène qui les a créées (diapir) est comparé à un volcanisme froid et est responsable du goût salé des rivières (notamment La Salette) et sources. Au fond pointe le sommet du mont Ventoux. Nous escaladons vaillamment les marches qui mènent à la table d'orientation. Quelle belle vue... ! Un peu plus loin, une ancienne tour sarrasine bien dégradée apparaît à travers la verdure. Nous empruntons un sentier ombragé en balcon. Nous sommes à la hauteur des Dentelles, séparés d'elles par les deux versants forestiers et en bas les vignes, les vignes... La renommée du vin de leurs coteaux n'est plus à faire, c'est de ces falaises que viennent les meilleurs crus. Dans la roche trouée, des personnes sont arrêtées, photo souvenir ? ou escaladeurs en phase réflexion ?... La descente dans les cailloux est un peu raide, soyons prudents. Perché sur un rocher, Gilles nous hèle, heureux de cette splendeur autour de lui. Nous arrivons à la route et traversons encore un immense domaine où les vignes en paliers captent le soleil.
La terre a changé de couleur, un ocre orangé par endroits. La Riaille de Suzette coule en contrebas. Nous sommes à Lafare, mais sans les oliviers et petit clin d'oeil pour les Champsorins de La Fare... ! Chantal s'inquiète de nous, elle est arrivée à la chapelle St Christophe où nous avons rendez-vous. Et nous en sommes encore loin ! On doit activer un peu, certains le font, d'autres non, les uns avancent, les autres reculent... Gilles derrière, pas tout seul... moi au milieu, pas seule non plus...
« Et j'ai sifflé, sifflé-é, le groupe, pour qu'il revienne
Et j'ai couru, couru-u et ils sont revenus ... »
Et nous voilà repartis en coeur jusqu'à la cascade St Christophe ou tout au moins le bas de la cascade. Plus haut c'est de l'escalade, via ferrata ! Seuls trois courageux osent s'y aventurer.
Nous montons jusqu'à la chapelle où Chantal (surnom : patience!) nous attend pour manger.
Ce site dont il ne reste que la chapelle du 12eS était l'ancien village de Lafare. Il se situait sur un axe routier conduisant de Gigondas à Malaucène par le col du Cayron. Le massacre de ses habitants au 14eS par les troupes de Raymond de Turenne et la destruction des murailles au 15eS en ont fait un lieu redevenu sauvage. Restaurée en 1982, la chapelle voit passer de nombreux randonneurs et peut servir d'abri en cas d'intempéries. Nous quittons ce lieu paisible, traversons un immense domaine viticole et nous retrouvons sur l'autre face des Dentelles que nous longeons. Le rocher aux Trois Yeux ressemble à un masque vénitien. La dernière montée nous fait souffrir, nous fuyons le tracteur qui asperse les vignes, mouchoirs sur le nez. Le paysan a pitié, le souffre ce n'est pas mauvais, mais il arrête néanmoins de travailler et nous laisse passer. Arrivés à la fontaine de Tonin nous abusons de l'eau fraîche qui coule en permanence. Les voitures sont là ; ne nous quittons pas de suite, allons boire un coup à Gigondas. Le seul bar ouvert est envahi par les Verts Terrils moins un, Gilles ! La serveuse prend de la hauteur pour nous faire une photo de groupe pour lui.
Excellent moment de convivialité, rafraîchissant, reposant, décontractant. Les Champsorins vers leurs camping-cars, nous vers nos voitures, nous quittons le village, des merveilles plein les yeux. Merci Gilles pour ce super week-end.
Les 9 et 10 juin 2018
Michelle S
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