pleut ce matin... Ce n'est pourtant pas ce qui était prévu. Peut-être le pays d'Aigues sera-t-il épargné aujourd'hui ? Plusieurs fois reportée pour cause de mauvaise météo, cette rando va enfin pouvoir se faire.
Le ciel change effectivement... Toute l'équipe se retrouve à Cadenet, ravie de pouvoir « prendre l'air » et avec l'espoir de ne pas « prendre la pluie » ! Le départ se fait à
Cucuron, charmant village qui bénéficie de 300 jours de soleil par an. En ce moment il est dans les 65 autres ! Son nom vient de sa situation géographique, « cuc » mamelon. Il fut appelé Castro Cucurone et Castro Cucuro au 11eS, puis Cucurun au 12e et Cucuron depuis le 16eS. En effet, la commune est située sur une colline dominante constituée de safre, à 375m d'altitude. Au moment des guerres de religion, il demeure majoritairement catholique, à la différence des autres villages du Luberon. En 1720, il est durement touché par l'épidémie de peste, puis par un important exode rural au 16eS. Nous montons au donjon St Michel, seul reste du château seigneurial des Oraisons, d'où nous avons une vue imprenable sur les toits du village. C'est ce décor qui a été choisi pour le film « Le hussard sur le toit » en 1994. Nous admirons au passage le bassin de l'étang, simple mare alimentée par des sources au 16eS puis bassin artificiel qui alimentait un moulin à farine et de nos jours bassin d'ornement ombragé par les immenses platanes où il fait bon se prélasser. La tour de l'Horloge est surmontée d'un campanile où l'on distinguait autrefois un ornement ressemblant à un insecte et que les gens nommaient la « Barbarota » (charançon). Sa présence au sommet du clocher était censée protéger les récoltes de céréales de cet insecte maudit : »Quand la Barbarota est au clocher, es pas dins lo grenier ».
Direction Vaugines, nous traversons les champs d'oliviers chargés d'olives, les vignes aux couleurs de l'automne. Le village apparaît au travers des arbres. Les maisons hautes étaient occupées par les artisans plus modestes, les commerces au rez-de-chaussée, les pièces à vivre au premier, les chambres au second et le grenier servait à faire sécher le foin, le bois. Les riches possédaient de belles demeures hors les murs. Il en reste d'ailleurs quelques unes... Nous contemplons en passant l'église St Pierre St Barthélémy du 12eS et son vieux cimetière. C'est là qu'ont été tournés les films de Jean de Florette et Manon des Sources et notamment la scène du banc sur lequel le papet apprend de la vieille Delphine la terrible révélation, le bossu est son fils. Jean-Claude a tenté de reconstituer ce passage... mais il n'a qu'une fille et elle n'est pas bossue !!! Nous foulons tranquillement les rues et placettes pittoresques, entrons rapidement voir l'expo sur la guerre de 14-18 (eh oui nous sommes le 11 novembre et de plus c'est le centenaire)
et repartons sur les chemins vers Lourmarin.
La forêt que nous traversons est bien humide, les pluies ont creusé le sentier rendant les racines apparentes. Nous longeons de grands domaines viticoles avant d'arriver au pied du château renaissance de Lourmarin. Propriété de Foulques d'Agoult au 15eS, il abrite actuellement une Fondation culturelle et de nombreuses manifestations y ont lieu toute l'année.
Il est tard, nous avons l'estomac dans les talons, c'est le cas de le dire ! Arrêtons de marcher et posons nous sur les bancs de pierre du parc afin de recharger les batteries....
L'humidité et le petit vent frais nous incitent à repartir sans tarder.
Nous flânons un peu dans les rues de ce beau village, les boutiques sont ouvertes, les bars aussi, le centre du village est très vivant. Pas de café, de thé ou de chocolat chaud ? Hé bien non, Gilles trace... Nous nous arrêtons toutefois devant la maison de Girard, famille noble, riche et considérée dont les ancêtres étaient parmi les Vaudois les plus remarquables. De tout petit, Philippe de Girard savait déjà qu'il serait un homme distingué. Il excellait en tout. Il est l'inventeur de la filature mécanique du lin et de bien d'autres machines et procédés. Chaque fois, des événements politiques interrompirent son travail. Non reconnu en France, il attira cependant l'attention de l'Empereur de Russie qui voulut se l'attacher. Et là, une ville se fonda et porte, avec les armoiries de Philippe de Girard, le nom de Girardow. Il rentre en France en 1844 et meurt en 1845 à l'âge de 70ans. Sa maison est aujourd'hui une école et il ne repose même pas au cimetière de Lourmarin où sont enterrés de grands personnages tels qu'Albert Camus et Henri Bosco.
On a pu constater que les fontaines et bassins alimentés par de nombreuses sources se succèdent dans tous ces villages, prouvant que le pays d'Aigues (eau) porte bien son nom.
Merci Gilles pour ce voyage à travers les temps dans les beaux villages du sud Luberon.
le 11 novembre 2018
Michelle S
<< 202209<20238 | septembre 2023 | >202310 >>202409 | ||||
![]() |
||||||
lun | mar | mer | jeu | ven | sam | dim |
1 | 2 | 3 | ||||
4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 |
18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 |
25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Il y a 3 utilisateurs en ligne
|
Tous droits réservés 2013, les Verts Terrils - Mentions Légales