Villars 20 novembre 2022

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Il fait froid de bon matin, l'hiver arrive. Par contre nous avons notre beau ciel bleu de Provence et le soleil qui nous réchauffera toute la journée. Villars, un village typique du Luberon

perché sur son mamelon, a souffert de la sécheresse, les maisons se fendent sérieusement.

En 1400, la fille d'Huguette et Raymond d'Agoult, Isabelle, apporte en dot ce fief à son époux. Leurs descendants le possèdent jusqu'en 1503 où il est vendu à Gaucher II de Brancas, une des plus illustres familles de France au 17e et 18e S, dont le nom devient Brancas-Villars. Le dernier duc de Villars fut Louis-Léon (1733-1820), philosophe et grand ami de Molière et de Lavoisier. D'esprit frondeur, il était partisan de la Révolution.
La particularité de cette commune est d'avoir douze hameaux portant chacun le nom de la famille qui l'a créé par extension de sa bastide : les Roux, les Cléments (Petits Cléments et Grands Cléments), les Marchands (surnom d'un Clément), les Gays, les Benoits, les Eymieux, les Baups, les Fumeyrasse, les Joumillions, les Athenoux, Saint-Pons. On y trouve de beaux lavoirs. Sur 32 habitants cités dans le cadastre de 1553, 23 portent le nom de Roux.
Le relief est important, entre 240 et 1100m. La partie la plus peuplée, bourg et hameaux, est agricole, vignes, oliviers, lavande. La partie haute, moins peuplée, est très boisée, pins, chênes.
Nous traversons la colline de la Bruyère entièrement constituée d'ocre, passons au trou des Américains, mare où se réfugie l'agrion nain, libellule quasiment menacée en France, et le pélobate cultripède, crapaud à couteaux particulièrement rare. Nous n'avons vu ni l'un ni l'autre... Nous continuons vers le site des ocres dont la couleur n'est pas aussi vive qu'au mois de mars car beaucoup moins sèche. Notre but est de passer en face, sur le versant sud, plus ensoleillé et moins humide. Nous traversons les immenses champs de vigne fort bien entretenus, avec leurs petits cabanons provençaux (pas plus grands qu'un mouchoir de poche!). Un splendide ranch héberge des chevaux à l'allure altière, à la retraite . Nous ne tarissons pas d'éloges auprès de la propriétaire. Nous arrivons au hameau de la Fumeyrasse entouré de champs de lavande aux rangées parfaites, possédant son oratoire, son lavoir et sa fontaine où deux poissons rouges se tiennent compagnie.
Nous voilà arrivés sur le lieu du pique-nique, la chapelle St Pierre, nichée dans les pins au pied de hautes parois rocheuses, portes d'entrée d'un vallon étroit et nommées d'ailleurs autrefois « les portes ». Dans l'Antiquité c'était un sanctuaire gallo-romain dédié à Jupiter et Sylvain. Elle fut édifiée vers 1160 par les moines bénédictins de Villeneuve, défricheurs de forêt. Début 1763, un berger remarque les traces de construction et les villageois pratiquent des fouilles. Elle sera reconstruite sur ses fondations et bénite en 1769. Un caveau a été aménagé pour rassembler les ossements retrouvés. Des processions s'y déroulaient « pour faire pleuvoir ». Le repas est animé, arrosé, sans oublier les incontournables friandises ! Mais va falloir songer à continuer notre chemin.
Et ce chemin est encore long, plus ou moins pentu, jusqu'au plateau d'où nous dominons les collines boisées des Monts de Vaucluse. Nous restons un moment admiratifs de ce beau panorama verdoyant avant de redescendre par des petites sentes sinueuses et caillouteuses.
Nous voilà de nouveau au centre des vignes et des lavandes où s'élèvent de magnifiques propriétés. Villars montre son nez, enfin... son clocher.

Un seul intrus dans cette randonnée ! Gilles ! La majorité des Lillois sont là aujourd'hui. Il aurait tellement aimé ce superbe séjour...
Merci à lui pour cette belle randonnée.

Le 20 novembre 2022
Michelle S

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