Lure et les Bergeries du Contadour

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Écrit par Gilles CAMPANA

LES GRANDES ETENDUES DE HAUTE PROVENCE - LURE

Le samedi 23 juin 2012, 29 adhérents des Verts Terrils se sont lancés sur les grands espaces de Giono.

Après avoir traversé le magnifique village perché de Banon, nous avons quitté nos véhicules en dessous de Tinette, pour débuter un circuit haut en couleur et digne des romans de Giono.

Le Contadour, plateau des

amoureux des grands espaces, de la solitude et du silence.

Un ciel pur et bleu, ventilé par un vent léger et frais. C'est la montagne des lavandes, des pierres sèches et des bergers perdus.

C'est la montagne des bergeries aux architectures travaillées, à l'art pastoral de haute qualité.

Ces bâtisses de pierres sont le prolongement des oeuvres de Dieu. Elles ont l'aspect des abbayes cisterciennes.

Quel bonheur, la beauté nous submerge, elle nous entraîne dans une farandole colorée : le bleu du ciel et des lavandes, le vert des prairies, le blanc des pierres et des bergeries, le rouge, jaune, orange des fleurs des champs et des ailes des papillons.

Ce plateau niché à 1200m était autrefois le haut lieu de rassemblement des troupeaux de brebis.

Cabanes de bergers et bergeries agrémentent donc le parcours :

• le Jas des Terres du Roux classé aux Monuments historiques depuis 1993
• les bergeries des Fraches, dont l'une possède une toiture en arc qui se profile telle un squelette de dinausore !
• le Jas des Agneaux, où J. Giono et C. Gravas tournèrent le film Crésus en 1960 avec Fernandel
• le Jas de Bouscarle...

Giono surnommé le voyageur de "l'immobile" ouvre à partir du 1 er septembre 1935 les portes de l'horizon de Lure à ses admirateurs. Tous partis de Manosque, ils s'arrêteront au Contadour et bâtiront une communauté utopiste et pacifste qui ne résistera pas à l'entrée en guerre de la France en 1939.

A chaque arbre, à chaque ruine nous avons l'impression que Giono nous guide avec un livre à la main.

Enfin le sommet à 1413 m, où fièrement se dresse le cairn appelé "le Pape".

La panorama est spectaculaire. D'un côté le Dauphiné et la sentinelle du Vaucluse : le Mont Ventoux. Et de l'autre la Sainte Victoire, la Provence de la mer...

Certains sommets des Alpes sont encore enneigés ! Le ravissement est à son comble et soudain dans le ciel pur de Lure, un couple de Vautours Fauves se jouent des quelques nuages. Instant magique et poétique !

Puis la faim nous titille : sur une parcelle de prairie à l'ombre des hêtres et des pins, des plats colorés, parfumés, activent nos sens. Le repas est fraternel et chacun va de ses plaisanteries.

Ensuite c'est le retour au parking, après avoir encore traversé des espaces isolés et historiques.

A partir de 1943, le Maquis de Banon s'est installé ici, dans ce haut lieu sauvage.

Mis en place par le défunt L.Martin Bret, il accueillait les réfractaires du STO.

Balayé par les poursuites italiennes et Allemandes, le Maquis disparaîtra à la fin 1943.

Mais dés 1944 les hauts du Contadour serviront de zone de parachutages aux résistants de Haute Provence.

Armes et munitions seront cachées parfois dans les bergeries aujourd'hui abandonnées.

La descente par le ravin de Fond Brune est haletant.

Des arbres plus que centenaires sont les rares habitants de ces espaces sauvages. Dans une frénésie enfantine tout un groupe des Verts Terrils se lancent dans un ronde joyeuse autour d'un d'arbre mystique.

Un court instant les voici tous redevenus des gamins, la main dans la main, les visages éclairés par des sourires. Le bonheur est vraiment dans le ...pré !

Enfin l'arrivée : la surprise ! De belles pastèques aux rayons écarlates appaisent alors la soif de chacun.

Samedi 23 juin 2012, le plaisir était à Lure.

Gilles.

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